
Memorial-Suisse répercute l’appel de Memorial France pour la collecte de dons dans le cadre du programme “Prisonniers politiques” en Russie.
Pendant des mois, le programme “Prisonniers politiques” de Memorial a soutenu par ses propres moyens des citoyens ukrainiens détenus dans des prisons russes pour des motifs politiques. Mais les besoins sont devenus trop importants et Memorial lance dès maintenant une campagne de collecte de fonds. Vos dons serviront à couvrir les frais juridiques et à fournir une aide humanitaire.
Les prisonniers et les prisonnières ont besoin d’une aide juridique. Ils ont besoin d’une aide humanitaire. Et surtout, ils ont besoin de ne pas être oubliés.
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(Page en anglais et en russe)
Les Ukrainien·nes détenu·es dans les prisons russes sont confronté·es à des conditions inhumaines
Ils subissent la pression des forces de sécurité, des conditions de détention insupportables, des tortures, ainsi qu’une justice profondément partiale.
Voici un témoignage : «Il n’y avait ni eau, ni toilettes, ni lits dans la cellule. Nous dormions sur des planches en bois. Nous n’avions pas accès chaque jour aux toilettes collectives, et le temps accordé était limité. Jour et nuit, on entendait les cris provenant de la salle de torture — impossible de reprendre ses esprits ou de réfléchir calmement. J’ai entendu quelqu’un être emmené depuis une autre cellule, puis un coup de feu a retenti. Les gardiens disaient que notre tour viendrait bientôt, parce que nous étions trop nombreux ici.»
À cela s’ajoute souvent l’absence totale de contact avec les proches: écrire, envoyer des colis, obtenir des visites – autant de choses presque impossibles pour les détenu·es ukrainien·nes.
Trouver un avocat indépendant, compétent et engagé est aussi une mission difficile et coûteuse. Pourtant, Memorial continue à fournir cette aide. Aujourd’hui, votre soutien est indispensable pour continuer cette action.
L’objectif de cette campagne
Récolter 38’000 € pour apporter une aide juridique et humanitaire aux Ukrainien·nes détenu·es pour des raisons politiques en Russie.
C’est une somme importante — mais nous sommes des milliers à pouvoir aider les prisonnier·es politiques.
Si 3’800 personnes donnent 10 €, l’objectif sera atteint.
Parlez-en autour de vous.
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(Page en anglais et en russe)
À quoi servira votre soutien?
La majorité des demandes d’aide sont anonymes, pour protéger les détenu·es ukrainien·nes à haut risque.
• Apporter un aide humanitaire
Memorial envoie régulièrement des colis à des dizaines d’Ukrainien·nes en prison en Russie: nourriture, médicaments, livres, cigarettes, produits d’hygiène, vêtements, chaussures — tout ce qui devient inaccessible derrière les barreaux.
«Je vous écris parce que je n’ai rien. Si vous pouviez aider avec de la nourriture ou des cigarettes, ce serait très apprécié. Mes proches n’ont pas les moyens, je n’ai personne à qui écrire. Il me restait quelques roubles, j’ai commandé un peu de savon, mais il ne me reste rien pour manger. Heureusement, certains m’aident comme ils peuvent. Merci d’avoir pris le temps de lire ma demande.» (Sergueï Geydt)
«Il y a une fille ici qui n’a absolument rien, même pas les produits d’hygiène de base. Nous faisons ce que nous pouvons pour l’aider, mais vous comprenez…» (Yanina Akoulova, condamnée à 9 ans de prison et à une amende de 700’000 roubles (≈7’750€)
Pour poursuivre les envois de colis, Memorial a besoin de 3’320 €.
• Apporter une aide juridique
Par souci de sécurité, Memorial ne peut pas révéler l’identité des Ukrainien·nes qui reçoivent une aide juridique, ni celle de leurs avocat·es.
Actuellement, des dizaines d’hommes et de femmes attendent leur procès ou purgent leur peine dans des conditions effroyables — des conditions qui choquent même celles et ceux qui connaissent déjà la brutalité du système pénitentiaire russe: enfermement inhumain, tortures, violence extrême.
Même sans un procès équitable, un avocat est essentiel, car il défend les droits du détenu, attire l’attention sur son cas, et reste parfois la seule personne en liberté avec qui parler — et à travers qui garder contact avec ses proches. Memorial finance depuis plusieurs mois les avocat·es de plusieurs dizaines d’Ukrainien·nes incarcéré·es. Certains dossiers durent depuis plus de 6 mois, et il reste encore de longs mois devant nous.
Memorial doit collecter 31’300 € pour continuer cette aide juridique.
Montant total de la collecte: 38’000 €
Aux montants ci-dessus s’ajoutent 10 % qui seront utilisés pour couvrir les commissions des systèmes de paiement et les pertes liées à la conversion des devises en roubles.
Chaque don compte. Un tel objectif peut être atteint si chacun·e d’entre nous participe, même avec un petit geste.
•Aujourd’hui plus que jamais, Memorial a besoin de votre soutien — et de relais humains. Soutenez les prisonniers et prisonnières ukrainien·ne·s en Russie. Parlez-en autour de vous.
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(Page en anglais)
Adhérez à Memorial-Suisse
L’association Memorial-Suisse se donne pour but de préserver la mémoire et de soutenir les recherches historiques relatives aux violations des droits humains dans les États de l’ex-URSS. Elle soutient les luttes en défense des droits humains et des libertés dans cette région du monde.
Par votre adhésion, vous manifestez votre soutien à l’Association et vous lui permettez de développer ses activités.
La cotisation annuelle est de:
• CHF 50.– pour les membres individuels (CHF 25.– pour les personnes en formation ou à faible revenu),
• CHF 100.– pour une cotisation de soutien,
• CHF 200.– pour les membres collectifs.
Merci de préciser votre adresse électronique à info@memorial-suisse.ch.
Vous trouverez les statuts de l’Association ici, la composition du comité là, et un bulletin de versement ci-dessous.

Poutine est un voleur et un assassin
Poutine est un ennemi de la Russie

Je suis Russe et je suis contre la guerre en Ukraine!
N’allez pas dans les centres de recrutement, ne prenez pas votre ordre de mobilisation,
n’écoutez pas ce qu’on vous raconte à la télé!
Vous n’avez pas besoin de chagrin et de souffrance pour vos fils tombés à la guerre!
Source des images: Groupe de défense
Paix à l’Ukraine, liberté à la Russie
La Russie bombarde les villes
des droits de l’Homme de Kharkiv
L’Histoire selon Poutine
RTS, Geopolitis,
émission du 10 mars 2024
En Russie, la réécriture de l’Histoire au service du pouvoir de Vladimir Poutine. De nouveaux manuels d’histoire qui reflètent le point de vue du Kremlin viennent d’être introduits dans les écoles russes.
Invitée : Korine Amacher, Professeure d’histoire russe et soviétique – UNIGE
Présentation: Laurent Huguenin-Elie
https://www.rts.ch/emissions/geopolitis/2024/video/l-histoire-selon-poutine-28431082.html
Nos activités récentes

Du 12.05 au 18.05.2025
« Sur les traces des Lituaniens déportés par Staline »,
expo photo de Juozas Kazlauskas
Soutenu par Memorial Suisse
Fribourg
Expo | Mezzanine | Selon les horaires du Café
Vernissage le 12.05 à 17h30
A la fin des années 1980, alors que la perestroïka libère la parole et que la mémoire des répressions refait surface en Union soviétique, le photographe lituanien Juozas Kazlauskas sillonne les lieux du Goulag, à la recherche de traces, aussi omniprésentes qu’évanescentes, de la violence stalinienne. Quarante ans plus tôt, celle-ci avait bouleversé le destin de sa famille, victime, parmi des milliers d’autres, des répressions de masse menées par Moscou en Lituanie et ailleurs dans les territoires occidentaux, annexés suite au pacte germano-soviétique d’août 1939. Les clichés rapportés par Kazlauskas de ses expéditions sur les rives de l’océan Arctique, en Sibérie ou au Kazakhstan, constituent des témoignages bouleversants, où tout, la nature comme les vestiges du monde carcéral, dit désolation, épreuve, abandon, mais aussi résistance, celle d’anciens déportés dont la présence illumine ces images et dont les voix tissent la trame de la mémoire nationale lituanienne
Né dans la région de Molétai en Lituanie, Juozas Kazlauskas (1942-2002) est déporté, avec sa mère, lors de la grande opération répressive de 1949. Après une enfance passée dans la région d’Irkoutsk, il devient caméraman et participe comme photographe à des expéditions dans le Grand Nord russe. A la fin des années 1980, il documente le combat de la Lituanie pour l’indépendance et se rend sur les lieux du Goulag, en constituant la série photographique intitulée La Lituanie en exil».

« Comme un lièvre effarouché » : ce sont les mots qu’un habitant d’un village ukrainien couche sur un papier intercepté par les autorités soviétiques à la fin des années 1940. En Ukraine occidentale et en Lituanie, comme partout dans les territoires est-européens devenus soviétiques en 1939-1940 puis à partir de 1944-1945, la peur d’être condamné à l’exil rôde depuis leur annexion et ne s’estompera qu’à la mort de Staline. Le bilan sera lourd.
Mêlant histoire par le haut et par le bas, Alain Blum et Emilia Koustova explorent dans leur dernier ouvrage, Déportés pour l’éternité. Survivre à l’exil stalinien, les mécanismes répressifs des déportations de masse et les trajectoires des victimes. Leur vécu oriente l’enquête, leur parole, longtemps ignorée, en est le cœur. Des centaines de lettres découvertes dans les archives et d’entretiens menés auprès des derniers témoins racontent la violence de l’arrachement, les épreuves imposées par la survie dans les confins glacés de la mer des Laptev, la taïga sibérienne et les steppes d’Asie centrale, puis un long, parfois impossible, retour vers les terres d’origine. Ces voix entretiennent une mémoire qui, encore aujourd’hui, imprègne les sociétés post-soviétiques, et éclaire peut-être notre présent.

Le Comité Ukraine Vaud et Memorial Suisse ont le plaisir de vous inviter à une rencontre exceptionnelle avec Dmitri Pavlovitch Petrov — écrivain, publiciste, conférencier et chercheur — qui viendra présenter son ouvrage autobiographique Le Jour des parents.
Dans ce récit, l’auteur revient sur la disparition de son fils, volontaire anarchiste d’origine russe engagé aux côtés de l’Ukraine, et explore les thèmes de la guerre, de la famille et d’un amour qui refuse de s’éteindre. À travers dialogues, souvenirs et réflexions, Petrov dresse le portrait poignant d’une ville meurtrie, et d’un père qui tente de maintenir le lien avec son enfant au cœur du chaos. Il interroge le devoir, la responsabilité personnelle, la douleur et la force de la mémoire, tout en saisissant la routine brutale de la guerre et la puissance de la conviction.
Dmitry Dmitrievich Petrov (1989-2023), également connu sous son nom de guerre Ilya Leshiy, était un militant anarchiste, ethnographe et historien russe. À la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, il s’est engagé comme volontaire dans les forces armées ukrainiennes. Il a été tué lors de la bataille de Bakhmut en avril 2023.
Vous trouverez toutes les informations le concernant, ainsi que ses publications,
sur le site qui lui est dédié: https://leshy.info/en//

Julia Nemirovskaya est poète, prosatrice et spécialiste de la littérature. Elle est diplômée du département de philologie de l’Université d’État de Moscou. La thèse qu’elle y a soutenue portait sur la structure des poèmes tardifs de Pouchkine en comparaison avec les poèmes d’Évariste de Parny. Faisant partie des «poètes de la nouvelle vague» des années 1980-1990, Julia était membre du célèbre séminaire Kovaldzhi et du Club de poésie de Moscou. Elle s’est installée en Suède en 1988 et vit aux États-Unis depuis 1991. Elle enseigne actuellement la culture et la littérature russes à l’université de l’Oregon, où elle dirige un cours intitulé «Le russe à travers le théâtre».
Julia a rassemblé des poèmes de protestation d’un large éventail d’auteurs russophones sur la guerre en Ukraine depuis le début de l’invasion russe à grande échelle en février 2022. Dans son intervention, Julia Nemirovskaya explorera le phénomène de l’abondance actuelle de la poésie anti-guerre composée par des auteurs russophones en Ukraine, en Russie et dans d’autres régions de l’ex-URSS, ainsi que dans la diaspora. Elle évoquera certains des thèmes qui sont apparus dans cette poésie et l’évolution des styles poétiques que l’on peut y déceler. Julia discutera de la valeur et de l’importance de ce grand élan de créativité poétique, comme en témoignent les deux anthologies qu’elle a publiées avec un groupe de traducteurs : Disbelief (Smokestack Books, 2022) et Dislocation (Slavica, 2024).


Le témoignage de M. Serhij Vakulenko
La petite salle Valeschini de la Maison du peuple de Lausanne était comble jeudi soir 27 février pour accueillir M. Serhij Vakulenko. Assez informelle, son intervention a porté sur les aspects pratiques de la vie à Kharkiv, ville située à une trentaine de kilomètres de la frontière russe, régulièrement soumise à des bombardements divers. Illustrant ses propos par ses photos, le conférencier a détaillé les dégâts, les maisons détruites, les cibles visées, les coupures d’électricité, l’école qui s’organise dans le métro, la fermeture des universités, une vie économique qui tourne au ralenti.
Très descriptifs mais en même temps vivants et spontanés, les propos de M. Vakulenko ont été suivis de questions qui ont permis d’aborder des thèmes plus structurels, la question linguistique dans une ville complètement russophone avant guerre mais où l’ukrainien gagne du terrain, la question des habitant.es qui ont fui la ville en laissant nombre d’appartements vides, pour finir par quelques considérations sur un avenir dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est incertain. (AC)





2 novembre 2024, Berne, restitution des noms des victimes de la terreur soviétique, en présence d’Oleg Orlov







22 février 2024, Berne, manifestation de soutien à l’Ukraine
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par carte non russe:
https://memorial-france.org/donate/
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Actualité des pays post-soviétiques: droits de l’homme en Ukraine, Portail d’information du groupe de protection des droits de l’homme de Kharkiv, https://khpg.org/1608812674 (traduit de l’ukrainien)
Troisième audience dans l’affaire Orlov: poursuite de l’analyse de l’expertise « linguistique